Entrepreneuriat «J’ai tout quitté pour me lancer à mon compte»
30 AOÛT 2015 | 5-PLUS dimanche | PAGes 24-25
Tout plaquer pour ouvrir sa propre entreprise et devenir son propre patron. Beaucoup en rêvent, peu l’ont fait. Ceux qui ont osé l’aventure nous en parlent.
Jes Marden a toujours rêvé d’entreprendre, de voyager à travers le monde, portant à bout de bras ses nombreux projets artistiques. Mais avant de devenir patron, il a passé dix ans comme employé. Après des études supérieures à la School of Design en Écosse, il rentre à Maurice et trouve de l’emploi dans une agence publicitaire. Designer de formation, il intègre, deux ans plus tard, une compagnie de textile où il a l’occasion de travailler avec des clients internationaux de plusieurs grandes entreprises à travers le monde. «Il y avait souvent des compétitions entre les pays pour savoir quel design allait être choisi par la marque et plusieurs de mes dessins pour T-shirt ont été sélectionnés.
C’est fort de son succès et de l’expérience qu’il a acquise au cours de toutes ces années que le jeune homme se décide finalement à ouvrir Creatair, son entreprise, il y a trois ans. Innovation et créativité sont les deux leitmotivs de Jes Marden. «Nous proposons des designs et toutes les prestations qui y sont liées pour tous les types de domaine. Nous avons aussi une banque de données d’experts talentueux tels que des techniciens, des développeurs de logiciels, des ingénieurs qui peuvent travailler en équipe sur un projet», souligne-t-il. Passer de simple employé à patron n’est pas toujours évident, surtout quand on se retrouve à gérer l’administration, les finances et autres. Les défis auxquels les entrepreneurs doivent faire face, indique le jeune homme, se résument souvent à la lourdeur de la paperasse administrative qui est une barrière décourageant de nombreux jeunes qui veulent se lancer. Il y a aussi le manque de conseil et d’information. «Quand on démarre une entreprise et qu’on n’a aucune expérience, c’est difficile de gérer. On ne sait pas vraiment comment gérer les finances et comment injecter de l’argent dans nos projets. Cela aurait été différent s’il y avait un accompagnement adéquat à ce niveau», estime Jes Marden
Cependant, malgré les galères du début – qui n’en rencontre pas ? –, le jeune entrepreneur a vite su sortir son épingle du jeu et trouver sa vitesse de croisière. Aujourd’hui, il se dit épanoui et heureux. Il enchaîne les contrats et a su développer un réseau de clients et de contacts dans plusieurs pays du monde, majoritairement de l’Afrique. En sus de son activité professionnelle, Jes Marden est le président de Synergie Jeunes, une plateforme qui regroupe les jeunes entrepreneurs de la région dans le but de partager leurs compétences et leurs expériences autour d’un même but : valoriser les talents locaux.